Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/367

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35. Perçue par Brahma, l’eau réunie à la lumière donna naissance, en se transformant, à la terre dont la qualité est l’odeur, par l’union de la portion [détachée de l’Esprit], de Mâyâ et du temps.

36. Sache, ô Vidura, que dans la succession des éléments dont l’air est le premier, chacun d’eux possède les qualités propres à l’élément qui le précède, parce que c’est de celui-là qu’il dérive.

37. Ces êtres divins qui étaient des parties de Vichṇu, doués des attributs du temps, de Mâyâ et de la portion [détachée de l’Esprit], incapables, à cause de leur isolement, de se livrer à leur œuvre, s’adressèrent avec respect à celui qui pénètre l’univers.

38. Les Dêvas dirent : Adorons, grand Dieu, le lotus de tes pieds qui est, pour les malheureux, un abri qui les protège contre la douleur, ces pieds dont les ascètes n’ont pas plutôt fait leur séjour, qu’ils s’affranchissent aussitôt du malheur d’être soumis aux longues transmigrations du monde.

39. Ô créateur, ô maître souverain ! comme dans cette existence les êtres vivants frappés par les trois espèces de douleurs ne trouvent pas la béatitude dans leur âme, réfugions-nous, ô Bhagavat, à l’ombre de tes pieds, qui donnent la science.

40. Ce lieu que les Rǐchis, détachés de tout, essayent d’atteindre, portés sur les ailes des Vêdas qui ont placé leur nid dans le lotus de ta face ; ce lieu source du plus parfait d’entre les fleuves dont l’eau efface les péchés, nous venons y chercher un asile, ô toi dont les pieds sont comme un étang sacré.

41. Ce lieu où repose le lotus de tes pieds, ce lieu dont la pensée donne de la constance aux sages qui, dans leur cœur purifié par la dévotion et par la foi aux saintes Écritures, méditent sur toi avec une science qu’augmente le détachement absolu des passions, puissions-nous y trouver un refuge !

42. Ô toi qui pour créer, conserver et détruire cet univers, prends dans le monde des formes diverses ! puissions-nous tous trouver un asile auprès du lotus de tes pieds dont le souvenir seul, ô souverain Seigneur, assure le salut de ceux qui te sont dévoués !

43. Ce lotus de tes pieds qui est si éloigné pour les hommes au