Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/421

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19. Les Mandâras, les jasmins, les amarantes, les lotus qui fleurissent la nuit, les Tchampakas, les Arṇas, les Pum̃nâgas, les Nâgas, les Vakulas ; les lotus qui fleurissent le jour, les Pâridjâtas tout en fleurs, voyant le culte que rend au parfum de la Tulasî le Dieu qui se pare de ses rameaux, témoignent un respect profond pour les austérités de celle [dont cette plante rappelle le nom].

20. Ce séjour est rempli des chars faits d’or, d’émeraudes et de lapis-lazuli, dont la vue ne s’obtient que par la dévotion aux pieds de Hari ; ils sont montés par des sages dévoués à Krĭchṇa, auxquels les nymphes douées de belles formes et d’un visage où brille le sourire, ne peuvent, par leurs charmes, inspirer la passion de l’amour.

21. Sur les murs de cristal rehaussés d’or, apparaît l’image de la belle Çrî, la déesse irréprochable ; elle parcourt, en faisant résonner les clochettes de ses pieds, la demeure de Hari, qu’elle semble nettoyer avec le lotus qui lui sert de jouet, elle dont la bienveillance est l’objet des désirs de tous les autres Dieux.

22. Là, dans le bois qui lui est réservé, Lakchmî, suivie de ses femmes, adore son seigneur en lui offrant des branches de Tulasî ; et quand elle aperçoit réfléchi dans les pures et immortelles eaux des étangs aux rives de corail, son visage qu’ornent des cheveux bouclés et un nez d’une belle forme, elle fait cette réflexion : « Il a reçu « les baisers de Bhagavat ! »

23. Là ne parviennent pas ceux qui écoutent les récits misérables faits pour détruire l’intelligence, et dont le but n’est pas l’exposition des œuvres du Dieu qui anéantit le péché ; ces récits qui, privant de leur vertu les infortunés qui les entendent, les précipitent, hélas ! Dans des ténèbres où ils restent sans secours.

24. [Ils n’y parviennent pas non plus] ceux qui, après avoir obtenu la condition d’homme ambitionnée par nous-mêmes, cette condition où se trouve, avec le devoir, la science dont le but est la vérité, ne s’occupent pas de rendre un culte à Bhagavat, trompés comme ils sont par l’illusion qu’il déroule devant leurs yeux.

25. Mais ils atteignent ce lieu qui est placé au-dessus de nous, les hommes doués de toutes les vertus désirables qui, grâce à leur