Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/425

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45. Puis ils louèrent le Dieu qui montre, à ceux qui désirent obtenir ici-bas le salut par les voies du Yoga, son corps humain, l’objet le plus respecté de leurs contemplations, ce corps qui charme les regards, et qui est doué des huit facultés surnaturelles qui y sont permanentes et qui ne sont complètes dans aucun autre être.

46. Les fils de Brahmâ dirent : Ô Ananta, toi qui es caché pour les méchants, quoique tu résides dans leur âme, tu ne l’es pas pour nous, puisque aujourd’hui tu te livres complètement à nos regards, toi qui étais déjà parvenu à notre cœur par nos oreilles, lorsque notre père qui te doit la naissance nous expliquait tes mystères.

47. Nous te reconnaissons, Bhagavat, ô toi l’Être supérieur, toi l’essence de l’Esprit, toi qui, pour charmer tes serviteurs, t’unis à chaque instant avec la qualité de la Bonté, toi que les solitaires débarrassés de tout lien, affranchis de toute passion, ont connu dans leur cœur, à l’aide des pratiques puissantes de la dévotion que ta pitié leur avait enseignées.

48. Ils ne songent même pas à ta faveur qui est la béatitude suprême, ni à plus forte raison à aucun des lieux où le mouvement de tes sourcils répand la crainte, ils n’y songent pas les hommes vertueux qui, trouvant un asile à tes pieds, connaissent le prix de ton histoire, ô toi dont la gloire est pure et digne d’être célébrée !

49. Oui, nous consentons, pour nos fautes, à renaître dans les Enfers, pourvu que notre esprit se plaise à tes pieds, comme l’abeille [auprès des fleurs] ; pourvu que nos paroles, pleines de ce sujet, en reçoivent un éclat pareil à celui de la Tulasî, et que nos oreilles soient remplies par le récit de tes qualités.

50. Ô toi qui es invoqué au loin ! En contemplant cette forme que tu as manifestée au dehors, nos yeux ont obtenu complètement le bonheur ; aussi devons-nous offrir cette adoration au Dieu qui, difficile à obtenir pour ceux qui ne sont pas maîtres d’eux-mêmes, est célébré sous le nom de Bhagavat.


FIN DU QUINZIÈME CHAPITRE, AYANT POUR TITRE :
DESCRIPTION DU VÂIKUṆṬHA.