Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/457

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d’Uttânapâda ; elle cherche un mari qui soit son égal par l’âge, le mérite et les qualités.

10. Elle n’a pas plutôt eu appris par Nârada quels étaient tes mérites, la connaissance que tu as du Vêda, ta beauté, ta jeunesse, tes qualités, que son cœur s’est aussitôt fixé sur toi.

11. Accepte donc, chef des Brâhmanes, cette femme que je t’offre avec foi, car elle est capable de t’assister d’une manière convenable dans les devoirs d’un maître de maison.

12. Le refus d’un plaisir qui s’offre de soi-même n’est pas une chose louable, même pour celui qui est débarrassé des liens du monde, à plus forte raison pour celui qui tient encore au plaisir.

13. Celui qui, dédaignant ce qu’on lui offre, repousse un malheureux, voit s’évanouir sa gloire, quelque grande qu’elle soit, et ses honneurs qu’ont détruits ses refus.

14. J’ai appris, savant Brâhmane, que tu te livrais à la pénitence dans le but de te marier ; puisque tu n’es Brahmatchârin que pour un temps, accepte la femme que je te présente.

15. Le Rǐchi dit : Il est vrai, je désire me marier, et ta fille n’a pas été offerte [à un autre] ; cette union, qui est le premier mariage, nous convient à tous les deux.

16. L’amour qu’éprouve ta fille, ô roi, est légitime dans l’union de deux époux qui suivent la même loi ; et qui n’aurait pas d’égards pour ta fille, qui par sa beauté efface en quelque sorte l’éclat des ornements qui la parent ?

17. Cette femme, à la vue de laquelle Viçvâvasu, le cœur troublé par l’amour, tomba de son char, pendant que sur le faîte de son palais elle faisait résonner les clochettes de ses beaux pieds, en jouant avec une balle qu’elle suivait des yeux,

18. Quel homme sage ne l’accueillerait pas avec respect, quand elle vient elle-même le solliciter, cette jeune fille, l’ornement des femmes, qui est invisible à ceux qui n’ont pas rendu un culte aux pieds de Çrî, qui est la fille du Manu et la sœur d’Utchtchapad ?

19. Aussi servirai-je ta vertueuse fille, jusqu’à ce qu’elle porte en son sein un fruit de ma splendeur ; ensuite je m’appliquerai ex-