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CHAPITRE XXIV.

KARDAMA SE RETIRE DU MONDE.


1. Mâitrêya dit : Quand la vertueuse fille du Manu eut achevé d’exprimer ainsi son indifférence pour le monde, le solitaire, plein de compassion, se rappelant ce qu’avait dit Çukla, répondit à sa femme en ces termes.

2. Kardama dit : Fille de roi, ne te tourmente pas ainsi sur toi-même, ô toi qui es sans reproche ! Bientôt Bhagavat, l’Être inaltérable, descendra lui-même dans ton sein.

3. Tu es fidèle à tes devoirs : que le bonheur soit avec toi ! Rends un culte au souverain Seigneur par ta continence, par ton respect pour les préceptes de la loi, par tes austérités, par ton zèle à donner des aumônes et par ta foi.

4. Honoré par toi, Çukla voulant perpétuer ma propre gloire, tranchera en toi le nœud du cœur, en naissant dans ton sein pour t’enseigner Brahma.

5. Mâitrêya dit : Dêvahûti recevant cette promesse avec une entière confiance à cause du caractère vénérable du Pradjâpati, se voua au culte de Purucha, l’Être immuable, le précepteur [du monde].

6. Après beaucoup de temps, Bhagavat, le vainqueur de Madhu, s’unissant à la semence de Kardama, fut engendré dans le sein de Dêvahûti, comme le feu qui est caché dans le bois.

7. Alors on entendit dans le ciel des sons d’instruments sortir du sein d’épais nuages ; les Gandharvas chantèrent le Dieu, les Apsaras dansèrent de joie.

8. On vit tomber des fleurs divines que laissaient échapper les habitants de l’air ; tout prit un aspect heureux, les points de l’horizon, les eaux et les cœurs.