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CHAPITRE XVI.

ÉLOGE DE PRǏTHU.


1. Mâitrêya dit : Pendant que le roi parlait ainsi, les Bardes, excités par les solitaires, chantèrent ses louanges, la joie dans le cœur, et pleins d’admiration pour ses paroles, semblables à l’ambroisie.

2. Nous ne sommes pas capables, [s’écrièrent-ils,] de célébrer ta grandeur, ô toi en qui s’est incarné, à l’aide de sa Mâyâ, le souverain des Dieux ; les hauts faits du héros né du corps de Vêna ont troublé l’esprit même des maîtres de l’éloquence.

3. Pleins d’admiration cependant pour l’ambroisie des histoires de Prǐthu, de ce prince illustre, portion incarnée de la substance de Hari, excités par les solitaires, nous décrivons, comme il nous est ordonné, ses merveilleuses actions.

4. Il est le premier des soutiens de la loi ; il fait vivre le monde dans la justice, défendant les digues qui la protègent, et punissant ceux qui les franchissent.

5. Seul il réunit dans son propre corps les énergies corporelles de tous les Gardiens de l’univers, distribuant, selon le temps, aux deux mondes la part de biens dont chacun a besoin.

6. Semblable au soleil souverain qui luit également pour tous les êtres, il recueille et distribue la richesse en son temps.

7. Constamment ému de pitié pour les malheureux, le fils de Vêna supporte avec la patience de la terre les importunités de ceux même qui le foulent, pour ainsi dire, sous leurs pieds.

8. Ce prince, qui est Hari lui-même sous la forme d’un roi, saura, quand le Dieu du ciel refusera de pleuvoir, protéger, comme Indra, ses sujets réduits à une existence difficile.

9. Il comble le monde de bonheur en lui montrant son visage,