Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/134

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27. Mais le Manu, Uttânapâda, Dhruva, roi de la terre, le Rǐchi des rois Priyavrata, Ag̃ga notre grand-père,

28. Et d’autres, tels qu’Adja, Bhava, Prahrâda et Balî, ont tous pensé que les devoirs venaient du Dieu qui porte la massue,

29. De ce Dieu, qui est la source unique des [trois] objets recherchés par l’homme, du bonheur céleste et de la délivrance ; ils ont tous pensé ainsi, excepté ceux qui, comme le fils de la fille de Mrǐtyu, sont à plaindre, parce qu’ils se sont trompés sur la loi.

30. Celui dont il suffit que les pénitents désirent vénérer les pieds avec une affection vertueuse et chaque jour croissante, pour voir aussitôt les souillures que leur cœur a contractées pendant le cours de toutes leurs existences, effacées par ce désir aussi sûrement qu’elles le seraient par l’eau du fleuve qui sort de ses pieds [divins] ;

31. Celui aux pieds duquel l’homme qui a purgé son âme de toutes ses fautes, n’a qu’à chercher un refuge, avec la force que donne la vue distincte de la science, fruit du détachement, pour ne plus retomber désormais dans la voie de la transmigration qui apporte le malheur ;

32. Celui, enfin, dont les pieds, semblables au lotus, donnent tout ce qu’on désire, c’est là le Dieu que vous devez servir de toutes les facultés de votre âme, de toutes les œuvres que peuvent accomplir en vous le cœur, la parole et le corps ; que vous devez servir sincèrement, comme feraient ceux auxquels le succès de leurs désirs donnerait le droit [de lui rendre ce culte].

33. Ce Dieu qui revêt des attributs nombreux, quoiqu’il en soit naturellement affranchi, ce Dieu pur, et tout esprit, parait ici-bas sous la forme du sacrifice auquel concourent des substances, des propriétés, des actions et des discours variés, ainsi que l’objet, l’intention, le caractère et le nom [de la cérémonie].

34. Après avoir placé l’intelligence dans le corps, dont la Nature, le temps, le souvenir et le devoir forment les éléments, le Seigneur suprême s’y montre aussi comme le fruit des œuvres, prenant les qualités de chaque être, ainsi que fait le feu dans les diverses espèces de bois qui le recèlent.