Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/138

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10. Quoique pauvres, ils sont certainement riches les chefs de maison vertueux, dans la demeure desquels l’eau, le gazon, la terre, le maître du logis et les domestiques sont agréés des plus vénérables personnages.

11. Mais ce sont des arbres, repaires du serpent, que les maisons mêmes où abondent tous les biens, quand les serviteurs de celui dont les pieds sont un étang sacré, ne les viennent pas visiter.

12. Soyez les bienvenus, ô les meilleurs des Brâhmanes, vous qui, malgré votre jeunesse, désireux de vous sauver, accomplissez avec foi et constance les longs devoirs de la dévotion.

13. Quel peut être notre bonheur, à nous qui n’avons d’autre but que les objets des sens, à nous que nos œuvres ont fiait tomber dans ce monde où l’on ne sème que misères ?

14. Les souhaits de bonheur [qu’on adresse à des hôtes], ne sont pas nécessaires avec des sages qui, comme vous, trouvent leur satisfaction en eux-mêmes, et chez lesquels n’existent pas même les idées de bonheur et de malheur.

15. Je vous adresse cependant mes vœux avec confiance, à vous qui êtes les amis de ceux qui se mortifient en ce monde, pour que dans cette existence le bonheur ne vous abandonne jamais.

16. C’est certainement Bhagavat, l’être incréé, l’âme des sages maîtres de leur cœur, qui, se donnant à lui-même l’existence par bienveillance pour ses amis, parcourt la terre sous cette forme de Siddha.

17. Mâitrêya dit : Après avoir entendu ces belles et excellentes paroles de Prǐthu, ces paroles douces et mesurées, Sanatkumâra lui répondit en souriant presque de plaisir.

18. Sanatkumâra dit : Tu as bien fait, grand roi, dans ta bienveillance pour tous les êtres, de nous adresser tes vœux, quoique tu connusses qui nous sommes ; de pareilles dispositions sont celles des hommes vertueux.

19. La rencontre des gens de bien, et les souhaits, également approuvés de celui qui les prononce et de celui qui les reçoit, qu’ils s’adressent en s’abordant, font le bonheur de tous.