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LE BHÂGAVATA PURÂṆA.

déchirait les membres des malheureux animaux, et en faisait un massacre qu’un homme compatissant n’aurait pu voir.

10. Enfin, après avoir tué des lièvres, des sangliers, des buffles, des Gyals, des gazelles, des porcs-épics et divers autres animaux purs, il se sentit accablé de fatigue.

11. Épuisé par La faim et par la soif, il cessa de chasser et regagna son palais ; là s’étant baigné et ayant pris des aliments convenables, il se coucha, et ses fatigues se dissipèrent.

12. Il fit ensuite frotter son corps de parfums et de substances onctueuses, il l’orna d’une guirlande ; et quand il se vit bien paré, il se mit à songer à la reine.

15. Rassasié, fier, plein de joie, le cœur enflammé d'amour, il [chercha en vain et] ne vit pas sa belle épouse, la maîtresse de la maison.

14. Saisi de tristesse, il interrogea les femmes des appartements intérieurs : Êtes-vous, ô belles filles, ainsi que votre maîtresse, aussi heureuses qu’autrefois ? Cependant je ne vois pas briller dans cette demeure, celle qui en fait la prospérité.

15. S’il n’y a pas dans une maison une mère ou une épouse dévouée à son mari, comment le sage pourrait-il s’y arrêter ? Ce serait faire comme le malheureux qui s’asseoit dans un char sans roues.

16. Où est-elle cette femme ravissante qui, dans chaque lieu qu’elle illumine de l’éclat de sa beauté, ravit la raison à son époux, plongé maintenant dans l’océan du malheur ?

17. Les femmes dirent : Roi des hommes, nous ne savons pas quels sont les desseins de ton amie ; vois-la, ô grand vainqueur, gisante sur la terre nue.

18. Nârada dit : Puram̃djana auquel son union avec la reine avait enlevé la raison, la voyant étendue à terre sans parures, tomba dans un accablement extrême.

19. Le cœur déchiré par la douleur, il se mit à la consoler d’une voix douce ; mais il ne sut pas reconnaître qu’il était lui-même la cause de la colère affectueuse qui agitait son amie.

20. Le héros qui connaissait les moyens de l’apaiser, parvint