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LIVRE QUATRIÈME.

nuassent la famille de leur père, et il donna à ses filles des époux dignes d’elles.

9. Et chacun de ces fils eut à son tour cent enfants mâles qui firent prospérer, dans le royaume de Pañtchâla, la famille de Puram̃djana.

10. Entouré des héritiers de sa fortune qui vivaient dans sa maison et de ses trésors, le roi était attaché à ces biens par les sentiments d’une affection tout égoïste.

11. Il offrit, après les préparations convenables, des sacrifices sanglants où périrent de nombreuses victimes, en l’honneur des Dêvas, des Pitrĭs et des chefs des Bhûtas, implorant chacun de ces Dieux, suivant les divers désirs qu’il voulait satisfaire.

12. Tandis qu’indifférent à son véritable intérêt, son esprit était absorbé par les soins de sa maison, il parvint bientôt à cet âge qui est si dur pour ceux qui aiment les femmes.

13. Le chef des Gandharvas qu’on nomme Tchaṇḍavêga et ses trois cent soixante Gandharvas vigoureux,

14. Accompagnés d’un égal nombre de Gandharvas femelles, s’avançant vêtues de noir, chacune avec son mari vêtu de blanc, vinrent tour à tour ravager la ville où le roi avait rassemblé tous les objets de ses désirs.

15. Quand les serviteurs de l’impétueux Gandharva commencèrent à porter la main sur la ville de Puram̃djana, le gardien voulut les en empêcher.

16. Seul, l’intrépide gardien de la ville de Puram̃djana combattit pendant cent années contre les sept cent vingt Gandharvas.

17. Quand le roi vit son allié fidèle accablé par le nombre dans le combat, il s’abandonna ainsi que son royaume, sa capitale et ses parents, à une profonde tristesse.

18. En effet, occupé dans le royaume de Pañtchâla, à recueillir l’impôt qu’on lui apportait, entouré de sa suite, goûtant au milieu de sa capitale le miel [des plaisirs], vaincu par l’amour d’une femme, il n’avait pas songé au danger qui le menaçait.

19. C’est que jamais personne, ô roi, n’accueillit avec plaisir [la