Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/23

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se distingue des autres livres par son style ; elle est écrite en prose poétique, circonstance qui ne sert pas autant qu’on le pourrait croire à la clarté de l’exposition.

Le VIe livre s’ouvre par une question que Parîkchit adresse à Çuka, touchant les moyens qu’a l’homme d’échapper aux punitions de l’Enfer. Çuka lui répond en lui racontant la légende d’Adjâmila, Brâhmane débauché, qui fut sauvé de l’Enfer, pour avoir prononcé par hasard et sans aucune intention religieuse le nom de Nârâyaṇa. Ce récit, qui est empreint de l’immoralité propre à toutes les croyances où les pratiques d’une dévotion facile s’élèvent au-dessus des jugements infaillibles de la conscience humaine, s’étend du ier au iiie chapitre. Au ive, le narrateur reprend le fil du récit principal, qui est l’histoire des anciennes familles, récit qui s’est arrêté à Dakcha, le fils des Pratchêtas. Il résume rapidement ce qu’il a déjà dit de ces sages, et montre Dakcha adorant Bhagavat et recevant de ses mains une femme nommée Açiknî. Dakcha en a un grand nombre de fils nommés les Haryaçvas, qui se retirent du côté de l’occident, où cédant aux conseils de Nârada, ils quittent le monde. Dakcha les remplace par des milliers d’autres fils nommés les Çavalâçvas, qui suivent l’exemple de leurs frères. Désolé de la perte de ses enfants, le patriarche maudit Nârada qui en est la cause. Ce récit, qui fait l’objet du chapitre v, renferme de vieilles traditions, un peu altérées par l’introduction d’idées propres aux sectateurs de Vichṇu, Dakcha continue cependant l’œuvre de la création, et il marie ses filles aux patriarches et aux Dieux. Ces alliances et les généalogies en partie allégoriques auxquelles elles donnent lieu, occupent le chapitre vi tout entier. Le narrateur y rencontre le nom de Viçvarûpa fils de Tvachṭrĭ, et il en prend occasion de raconter une partie de la lutte d’Indra, le Dieu du