Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 2.djvu/37

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quelle est la conduite des gens de bien ; car mes paroles sont exemptes d’ignorance et d’envie.

10. Cet être sans pudeur détruit la gloire des Gardiens du monde, lui qui, dans sa grossièreté, transgresse la règle suivie par les hommes vertueux.

11. Il est devenu mon disciple, puisqu’en présence du feu et des Brâhmanes, il a pris, comme aurait fait un homme vertueux, la main de ma fille, semblable à Sâvitrî.

12. Ce Dieu aux yeux de singe, qui a reçu la main de ma fille dont les yeux sont ceux d’une jeune gazelle, ne m’a pas même adressé une parole de respect, lui qui devait se lever à mon approche et venir me saluer.

13. J’ai donné, quoique malgré moi, ma fille à ce contempteur des cérémonies, à cet impur, à cet orgueilleux, à ce violateur de toutes les lois, comme on donne à un Çûdra la parole ravissante du Vêda.

14. Voyez-le entouré de Prêtas et de troupes de Bhûtas, semblable à un insensé, nu, les cheveux en désordre, riant et pleurant tour à tour, errer dans les demeures terribles des morts,

15. Et faisant ses ablutions avec la cendre des bûchers, ayant pour guirlande le collier des Prêtas, pour ornements des os humains, se prétendre Çiva (heureux), lui, ce misérable, ce fou, qui n’est aimé que des fous, ce chef des Pramathas et des Bhûtas, dont la nature n’est que ténèbres.

16. C’est cependant à ce chef d’insensés, à cet impur, à ce maniaque que j’ai donné ma fille vertueuse, cédant ainsi aux conseils du Très-Haut.

17. Après avoir de cette manière injurié Giriça qui ne répondait pas, Dakcha, portant de l’eau à ses lèvres, commença, dans sa colère, à le maudire.

18. Que ce Bhava, [s’écria-t-il,] le dernier de la troupe des Dieux, ne prenne pas avec Indra, Upêndra et les autres Divinités, sa part du sacrifice des Dêvas !

19. Mais, arrêté par les chefs de l’assemblée, Dakcha, après avoir