Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/383

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

25. Son corps qui était sa mesure à lui-même et qui, en longueur et en étendue, embrassait les trois mondes, était couvert d’un vêtement brillant de l’éclat de parures et d’étoffes variées et divines.

26. Il laissait voir, par miséricorde, le lotus de ses pieds, cette source de bonheur pour les hommes qui, dans le but d’atteindre à l’objet de leurs désirs, le vénèrent par les voies de la pureté; les beaux pétales de ses doigts étaient partagés par la ligne lumineuse de ses ongles, brillants comme autant de lunes.

27. Son visage dont le sourire dissipe la douleur des mondes, orné par des pendants d’oreilles étincelants, rougi par l’éclat de ses lèvres semblables au Bimba, embelli par un nez et des sourcils agréables, exprimait le respect en retour du respect.

28. Son corps était orné d’un vêtement jaune comme les filaments de la fleur du Kadamba, ses reins d’une ceinture, et sa poitrine, siège du Çrîvatsa, d’un collier d’un prix infini qui aimait à y reposer.

29. Entourés des plus beaux joyaux et des plus riches bracelets, ses bras étaient comme des milliers de rameaux ; sa racine était le principe invisible ; les mondes formaient l’arbre vigoureux dont les branches étaient environnées des crêtes du Roi des serpents.

30. C’était Bhagavat, semblable à une montagne, réceptacle de ce qui se meut comme de ce qui ne se meut pas, ami du Roi des serpents, environné par les eaux ; ses milliers d’aigrettes étaient comme des pics dorés ; sur son sein apparaissait le joyau Kâustubha.

31. C’était Hari, au col duquel était suspendue une guirlande faite de sa propre gloire et qu’embellissaient les Vêdas semblables à des abeilles, Hari qui est inaccessible aux Dieux Sûrya, Indu, Vâyu et Agni, et dont l’approche est défendue par les armes, étincelant au milieu des trois mondes, qui l’environnent de toutes parts.

32. En ce moment, le Dieu qui a fondé l’univers, et dont le regard a créé les mondes, vit le lotus sorti de l’étang du nombril [de Vichṇu] ; il vit ce Dieu lui-même qui est l’Esprit; il vit l’eau, le vent, l’espace, et il n’aperçut rien autre chose.

33. Après avoir vu la source de toute action, touché par la qua-