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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

que cette terre de Buddha sera douée de qualités infinies. Le Kalpa où il paraîtra se nommera Ratnâvabhâsa, et son univers se nommera Suviçuddha. La durée de son existence sera d’un nombre immense et incommensurable de Kalpas ; et quand le bienheureux Tathâgata Dharmaprabhâsa, vénérable, etc., sera entré dans le Nirvâṇa complet, sa bonne loi subsistera longtemps après lui, f. 112 a.et l’univers où il aura paru sera rempli de Stupas faits de pierres précieuses. C’est ainsi, ô Religieux, que la terre de Buddha de ce Bienheureux sera douée de qualités que l’esprit ne peut concevoir.

Voilà ce que dit Bhagavat(112 a) : et après avoir ainsi parlé, Sugata, le Précepteur dit en outre ce qui suit.

1. Écoutez-moi, ô Religieux, et apprenez comment mon fils a observé les règles de la conduite religieuse ; comment, parfaitement exercé à l’habile emploi des moyens, il a rempli, d’une manière complète, les devoirs imposés par l’état de Bôdhi.

2. Reconnaissant que tous les êtres sont livrés à des inclinations misérables et qu’ils sont frappés de crainte à la vue du noble véhicule, les Bôdhisattvas deviennent des Çrâvakas, et ils exposent l’état de Buddha individuel.

3. Ils savent, à l’aide de plusieurs centaines de moyens dont ils connaissent l’habile emploi, conduire à une maturité parfaite un grand nombre de Bôdhisattvas ; et ils s’expriment ainsi : Nous ne sommes que des Çrâvakas et nous sommes encore bien éloignés de l’excellent et suprême état de Bôdhi.

4. Formées à cette doctrine par leur enseignement, des myriades de créatures arrivent à la maturité parfaite ; les êtres livrés à des inclinations misérables et à l’indolence, deviennent tous des Buddhas chacun à leur tour.

5. Ils observent, sans la comprendre, les règles de la conduite religieuse ; certes, [disent-ils,] nous sommes des Çrâvakas qui n’avons fait que peu de chose ! Entièrement affranchis au sein des diverses existences où l’homme tombe après sa mort, ils purifient complètement leur propre terre.

6. Ils montrent qu’ils sont, comme tous les hommes, en proie à la passion, à la haine et à l’erreur ; et voyant les créatures attachées aux fausses doctrines, ils vont même jusqu’à se rapprocher de leurs opinions.

f. 112 b.7. En suivant cette conduite, mes nombreux Çrâvakas délivrent les êtres par le moyen [le plus convenable], les hommes ignorants tomberaient dans l’enivrement, si on leur exposait la doctrine tout entière.

8. Ce Pûrṇa, ô Religieux, l’un de mes Çrâvakas, a jadis rempli ces devoirs sous