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CHAPITRE XXIV.

cœurs, ayant fait croître les racines de vertu qui étaient en elle. Car telle est, ô fils de famille, la puissance du Bôdhisattva Mahâsattva Avalôkitêçvara.

Ceux qui adoreront, ô fils de famille, le Bôdhisattva Mahâsattva Avalôkitêçvara et qui retiendront son nom, en retireront un avantage certain. Supposons, ô fils de famille, un homme qui adorerait le Bôdhisattva Mahâsattva Avalôkitêçvara et qui retiendrait son nom, et un autre homme qui adorerait des Buddhas bienheureux en nombre égal à celui des sables de soixante-deux Ganges, qui retiendrait leurs noms, qui honorerait tous ces Buddhas bienheureux, pendant leur vie, pendant leur existence, pendant qu’ils seraient dans le monde, en leur offrant des vêtements, des vases pour recueillir les aumônes, des lits, des siéges, des médicaments destinés aux malades ; que penses-tu de cela, ô fils de famille ? quelle masse de mérites doit recueillir, de cette dernière action, le fils ou la fille de famille ? Cela dit, le Bôdhisattva Mahâsattva Akchayamati parla ainsi à Bhagavat : Elle est grande, ô Bhagavat, elle est grande, ô Sugata, la masse de mérites que ce fils ou cette fille de famille recueillerait comme conséquence de cette dernière action. Bhagavat reprit : Eh bien ! la masse de mérites que recueillerait le fils de famille qui aurait honoré un aussi grand nombre de Buddhas bienheureux, et la masse de mérites qui est recueillie par celui qui ne ferait qu’adresser, ne fut-ce qu’une seule fois,f. 230 b. adoration au Bôdhisattva Mahâsattva Avalôkitêçvara, et qui retiendrait son nom, sont égales entre elles ; l’une n’est pas supérieure à l’autre. Ces deux masses de mérites ne sont pas plus considérables l’une que l’autre, pas plus celle de celui qui honorerait des bienheureux Buddhas en nombre égal à celui des sables de soixante-deux Ganges et qui retiendrait leurs noms, que celle de celui qui adorerait le Bôdhisattva Mahâsattva Avalôkitêçvara et qui retiendrait son nom. Ces deux masses de mérites ne peuvent pas aisément se dissiper même pendant des centaines de mille de myriades de kôṭis de Kalpas, tant est immense, ô fils de famille, le mérite qui résulte de l’action de retenir le nom du Bôdhisattva Mahâsattva Avalôkitêçvara.

Ensuite le Bôdhisattva Mahâsattva Akchayamati parla ainsi à Bhagavat : Comment, ô Bhagavat, le Bôdhisattva Mahâsattva Avalôkitêçvara se trouve-t-il dans ce monde ? Comment enseigne-t-il la loi aux créatures ? Quel est le but que le Bôdhisattva Mahâsattva donne à son habileté dans l’emploi