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NOTES.

f. 50 a.St. 47. Plutôt qu’à des hommes.] Je traduis d’après le manuscrit de la Société asiatique qui lit amanuchyamâtrâḥ; mais les deux manuscrits de M. Hodgson ont manuchyamâtrâḥ ; il faudrait traduire, d’après ces manuscrits, « quelques-uns ayant la taille d’un homme, d’autres celle d’un chien. »

St. 48. Et des Piçâtchas, affamés et cherchant de la nourriture.] Lisez, « des Piçâtchas et « des vautours cherchant de la nourriture. »

f. 52 a.St. 77. Parés de fleurs.] Au lieu de supuchpâ, d’après lequel j’ai traduit, les deux manuscrits de M. Hodgson lisent supuchṭâ, « bien nourris, » ce qui est une leçon préférable.

f. 52 b.St. 84. Les six connaissances surnaturelles.] On a vu plus haut, chap. I, f. 1, que les Buddhistes comptent cinq connais­sances surnaturelles, âbhidjnâ, sur lesquelles j’ai promis les éclaircissements nécessaires : on les trouvera ci-dessous à la section de l’Appendice no XIV, qui répond au chap. v, f. 75 a du texte. J’indiquerai en cet endroit l’existence d’une autre énumération ; celle des six connaissances surnaturelles, chaḍabhidjñâ, qui ne diffère de la liste des cinq connaissances que par l’addition d’un terme. Quant à la triple science dont il est parlé dans le texte de notre Lotus, il y a deux manières de l’envisager. Premièrement, on peut y voir la connaissance des trois parties de la durée, le présent, le passé, l’avenir, connaissance qui vaut à un Buddha l’épithète de trikâlavit, « celui qui connaît les trois temps[1]. » Secondement, on y peut retrouver la connaissance de ces trois vérités fondamentales dans le Buddhisme et que j’ai extraites d’un passage de l’Avadâna çataka : « Cela est passager, cela est misère, cela est vide[2]. » Sangermano, et d’après lui, Fr. Buchanan, nomment bhâvanâ, la méditation de ces trois vérités, que les Barmans expriment par les termes pâlis légèrement altérés : aneizzâ = anitchicha (pour anitya), doccha = dukkha (pour duḥkha), et anatta = anattâ (pour anâtmâ)[3]. Le commentaire qu’y ajoutent les auteurs que je viens de citer est vague et confus ; heureusement que nous pouvons le remplacer par l’explication très-nette que donne Clough, dans son Dictionnaire singhalais, du mot trividyâ. « La triple science, ou plus exactement, la science surnaturelle des trois faits importants, qui sont l’impermanence de la matière, l’existence de la douleur en toutes choses, et l’annihilation de l’esprit ou du principe vital, ou encore de la faculté de sentir qui est dans tous les êtres. Cette science forme une des doctrines essentielles et dirigeantes du Buddhisme, et Buddha (lisez Çâkyamuni) la possédait au plus haut degré possible : elle constituait un des attributs essentiels et divins de son caractère ; et l’acquisition de cette science est un des principaux objets de l’étude intellectuelle et de la méditation abstraite des prêtres (lisez des Religieux) et de tous les ascètes[4]. »

  1. Abhidhânatchintâmaṇi, st. 232, p. 38, éd. Bœhtlingk et Rieu.
  2. Introd. à l’hist. du Buddhisme indien, t. I, p. 202 et 203.
  3. Sangermano, Descript. of the Burmese empire, p. 83, éd. W. Tandy ; Fr. Buchanan, On the rel. and liter. of the Burmas, dans Asiat Res. t. VI, p. 272, London, in-8o.
  4. Clough, Singhalese Dictionary, t. II, p. 251, au mot Trividyâva.