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NOTES.

f. 107 a.St. 78. Qui étaient parvenus à la jeunesse.] Je n’avais pu tirer un sens satisfaisant de la leçon du manuscrit de la Société asiatique ; mais les deux manuscrits de M. Hodgson, qui lisent tchâilaka bhûta sarvê, donnent cette version régulière, « tous devenus mendiants. » Le mot de tchâilaka est formé de tchêla, « haillons, lambeaux de vêtements. » Il est devenu au Népal le nom d’une classe particulière d’ascètes[1]. Je ne suppose pas cependant que le texte désigne ici spécialement cette classe, dont l’origine paraît assez moderne. Nous ne devons pas oublier que la rédaction en vers ne peut faire absolument autorité pour la doctrine, et qu’ici l’auteur voulant dire que ces personnes entrèrent dans la vie religieuse, il a pu se servir d’un mot qui est synonyme de celui de Bhikchu, sans prétendre affirmer qu’ils devinrent des mendiants de l’espèce particulière qu’on nomme Tchâilaka. J’insiste d’autant plus sur ce point, qu’au commencement du chapitre xiii, ci-dessous f. 148 b, nous trouvons les Tchâilakas, ou ascètes, rangés au nombre des Religieux dont un Bôdhisattva doit éviter le commerce. C’est probablement leur état de nudité presque complète qui en fait un objet de répulsion pour les Buddhistes, qui attachent, comme on sait, un très-grand prix à la décence[2].

  1. Hodgson, Sketch of Buddhism, dans Transact. of the asiat. Soc. of Great Britain, t. II, p. 245.
  2. Introd. à l’hist. du Buddh. indien, t. I, p. 311 et 312.