La première est prise sur le piédestal d’une statue buddhique de Bakhra, la seconde sur une plaque de pierre extraite du Tope de Sârnâth près de Bénârès et dans les manuscrits népâlais du Saddharma puṇḍarîka, la troisième enfin est due au Buddhiste converti Ratnapâla qui l’a donnée de mémoire à J. Prinsep.
têchâm tcha yô nirôdha êvam vâdî mahâçramaṇaḥ.
têchâm̃ tcha yô nirôdha êvam̃ vâdî mahâçramaṇaḥ.
têsam̃ tcha yô nirôdha êvam vâdi mahâsamaṇa.
ou mieux pour la seconde ligne,
Cette stance, indépendamment de son rapport direct au sujet qui nous occupe, mérite que nous nous arrêtions quelques instants à l’examiner, et parce qu’elle offre, sous sa rédaction sanscrite, le premier texte original buddhique qu’on ait découvert dans l’Inde sur des monuments religieux, et parce qu’elle est devenue de bonne heure l’occasion de recherches intéressantes de la part de nombreux orientalistes. Elle fut lue pour la première fois en 1835, sur le piédestal d’une statue mutilée du Buddha, découverte dans les ruines d’une ancienne cité près de Bakhra[1], et bientôt après sur une pierre extraite des fouilles entreprises pour l’exploration du Stûpa de Sârnâth près de Bénârès[2]. Ces deux localités, pour le dire en passant, appartiennent à des provinces où le Buddhisme avait, comme on sait, jeté de profondes racines. On en peut dire autant des contrées où, à partir de 1835, furent trouvées de nombreuses statuettes du Buddha portant cette formule sur laquelle s’était dirigée l’attention des voyageurs et des amis des antiquités indiennes, La formule était rédigée en sanscrit ; le premier essai d’explication qu’on en tenta sortit de la plume de J. Prinsep, qui y donna une des premières et des plus remarquables preuves de cette sagacité de déchiffrement qui a entouré d’un si juste renom les dernières années de sa brillante carrière[3]. Après quelques tâtonnements, causés par la nouveauté des caractères, elle fut lue comme il suit :
Yê dharmâ hêtuprabhavâs têchâm hêtum̃ Tathâgata uvâtcha
têchâm̃ tcha yô nirôdha êvam̃ vâdî mahâçramaṇaḥ.
Csoma de Cörös, qui à la nouvelle de cette découverte se rappela qu’il avait fréquemment rencontré cette stance dans les livres tibétains, proposa d’y réunir le distique sui-