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APPENDICE. — N° VIII.

Clough, par une perfection nouvelle, la vérité, qui ne paraît pas bien répondre à la méthode ou à l’upâya. Mais la détermination, qui est la huitième perfection de la liste de Clough, n’est qu’une autre face de la prière, qui est également la huitième dans la liste du Vocabulaire pentaglotte. L’une et l’autre expriment le désir ardent, le vœu passionné que forme un être qui aspire à devenir un Buddha. Je ne vois pas le rapport du neuvième terme, la charité, avec le neuvième de la liste du Vocabulaire pentaglotte, la force ; j’avoue que je préférerais ici les autorités sur lesquelles s’appuie Clough, parce que bala, « la force, » rentre trop dans la quatrième perfection, qui est l’énergie. On en peut dire autant de la dixième, l’indifférence, qui répond à la science du Vocabulaire. Ces deux termes ne sont pas si éloignés l’un de l’autre qu’ils le paraissent, puisque la science dont il doit être question ici est, selon toute probabilité, le résultat de l’indifférence acquise par la méditation. Il n’en est pas moins vraisemblable que l’énumération qui donne le plus de termes différents devrait avoir la préférence.


No VIII.
SUR LES TRENTE-DEUX SIGNES CARACTÉRISTIQUES D’UN GRAND HOMME.
(Ci-dessus, chap. ii, f. 29 b, p. 356.)

Comme le sujet dont j’ai traité dans la présente note est assez varié, j’ai cru nécessaire, pour faciliter les recherches du lecteur, de diviser cette note en sections distinctes où se trouveront réunies les matières de même nature. J’examinerai donc, dans une première section, les trente-deux signes caractéristiques d’un grand homme ; dans une seconde, les quatre-vingts signes secondaires ; dans une troisième section, je donnerai un court résumé des deux sections précédentes ; et enfin dans une quatrième, j’examinerai ce, que nous apprennent les Buddhistes sur l’empreinte du pied de Buddha, qu’on dit exister à Ceylan et dans d’autres contrées de l’Inde transgangétique.


SECTION Ire.
DES TRENTE-DEUX SIGNES CARACTÉRISTIQUES.

Il est fréquemment question chez les Buddhistes de ce qu’on nomme les trente-deux Mahâpuracha lakchaṇâni, ou « signes caractéristiques d’un grand homme, » et les Buddhistes du Sud comme ceux du Nord les rappellent, à tout instant. Ce sont des caractères extérieurs et des particularités de conformation qui constituent la supériorité physique et la beauté d’un Buddha. Il y a déjà bien des années, et lorsque l’étude du Buddhisme commençait à peine, l’attention des orientalistes fut attirée sur un de ces caractères, sur celui qu’offre la chevelure frisée des statues du Buddha, que l’on connaissait par les Singhalais, les Barmans, les Chinois et les Mongols. Privés, comme les érudits l’étaient alors, de la connaissance des textes originaux, et n’ayant pas le moyen de vérifier le degré de confiance