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APPENDICE. — N° VIII.

la présente liste. Cela doit être, si l’une se rapporte aux poils en" général, y compris les cheveux, et l’autre aux cheveux en particulier. Cela peut être encore, si l’on veut que l’une ne parle que des poils, et l’autre que des cheveux ; car ces deux produits de la peau doivent présenter des caractères analogues, sur quelque partie du corps qu’ils prennent naissance.

23. Kôçôpagatavastiguhyah ; V24 kôckôgatdvtistigahyah ; H13 kochagatavcistigahyatâ ; Lc14, L11, D10 kôsôhitavatihagayhô ; M9 kôsôhitavatthiguyhô. Ce caractère signifie : « L’organe secret de la région pubienne est rentré dans son étui, » ou, comme le disent les interprètes tibétains : « Ce qu’il faut cacher est rentré et caché. » Les listes du Nord suivent uniformément la même leçon, où le trait fondamental est vasti, « le bas-ventre, la région hypogastrique, » car gahya désigne seulement d’une manière générale « ce qui doit être caché. » Une seule des quatre listes singhalaises a ce mot, qui est en pâli vattki. Les trois autres listes ont vatiha, ce qui donne ce sens : « il a ce qui doit être caché par le vêtement rentré dans son étui ; » et le texte singhalais du Dharma pradîpikâ appuie cette leçon en lisant vastra. A, Rémusat avouait ne pas comprendre ce caractère, à cause du peu de secours qu’il avait entre les mains.

24. Suvartitôrah ; V25 suvaratitôru. Ce caractère, qui signifie : « Il a les cuisses parfaitement rondes, » manque dans cinq listes, celle des Népalais pour le Nord, et les quatre listes pâlies pour le Sud ; il est probable qu’on le confondait avec le caractère suivant. Nous en retrouverons d’ailleurs bientôt l’analogue dans la liste des quatre-vingts signes secondaires.

25. Ainêyamrïgarâdjadjagghàh ; V32i ênêyandjâghàh ; HIl âinéyadjaggatd ; Lc11, L9, D8 énidjagghô. Ce caractère signifie : « Il a la jambe du roi des gazelles ou de l’antilope femelle. » Les Tibétains ont traduit : « sa jambe est comme celle de l’Âinaya, roi des gazelles. » Mais je crois que le Lalita vistara prend ici deux animaux distincts pour terme de comparaison ; car,. à s’en tenir au sanscrit classique,. âinêya signifie « qui appartient à Véni ou à l’antilope femelle. » Cette interprétation est appuyée par les trois listes singhalaises qui ont énidjagghô, « il a la jambe d’une ênî, » c’est-à-dire d’une femelle d’antilope. Il n’est pas probable qu’on ait appelé cette antilope « le roi des gazelles. » Ensuite, mrïgarâdja désigne plus souvent le lion que tout autre animal sauvage ; de sorte que s’il s’agissait d’un sanscrit régulier, on devrait traduire cet article ainsi : « il a la jambe du lion n ou de l’antilope femelle. » Je remarque que ce caractère manque dans la liste du Mahâpadhâna ; mais ce doit être une omission du copiste,

26. Dirghâggnlih ; V3 dtrghagguli ; H6 dîrghâggulitâ ; Lc4, L4, M4, D4 dighaggnli. Ce caractère signifie : « Il a les doigts longs, » comme l’entendent exactement les Tibétains. Toutes les listes sont d’accord sur cet article, sauf les incorrections du Vocabulaire pentaglotte. Il est très-probable qu’il s’agit ici des doigts des pieds.