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Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/643

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APPENDICE. — N° VIII.

60. Tchitrabhûḥ ; H66 susnigdhabhrûkatâ. Ce caractère signifie, « Il a les sourcils beaux, et suivant la liste népâlaise, « La qualité d’avoir les sourcils bien luisants. » Le Vocabulaire pentaglotte, pas plus que la liste singhalaise, ne donne cet attribut. Aussi douté-je fort de la parfaite exactitude de la relation que j’établis entre le Lalita vistara et la liste népâlaise. Les caractères tirés des sourcils sont entre les plus variables de ceux dont se composent nos quatre énumérations.


61. Saḡgatabhrûḥ ; D55 mahantabhâmukatâ. Ce caractère signifie, « Il a les sourcils réunis, » ou, comme le disent les interprètes tibétains, « les sourcils toujours joints. » Il ne se trouve que dans le Lalita vistara, et c’est par conjecture que j’y joins ce caractère de la liste singhalaise, « La qualité d’avoir les sourcils grands. » On pourrait encore rapprocher de l’attribut des sourcils réunis celui des sourcils allongés, que j’ai placé sous le no 63. De toute façon il est aisé de voir quelle confusion règne dans cette partie de l’énumération des signes de la beauté.


62. Anapûrvabhrûḥ ; V68 samarômabhrûḥ ; D54 anulômabhâmukatâ. Ce caractère signifie, « Il a les sourcils réguliers, ou, comme disent les Tibétains, bien dessinés. » L’énoncé de la liste singhalaise donne à croire que la régularité des sourcils consiste en ce que les poils qui les forment se suivent régulièrement sans se hérisser en désordre. C’est aussi à cela que revient la leçon du Vocabulaire pentaglotte, « Il a des sourcils dont les poils sont égaux, » leçon que semblent avoir eue sous les yeux les interprètes tibétains, quand ils ont traduit par « Il a le poil des sourcils égal, » le premier des caractères relatifs à ce trait du visage.


63. Asitabhrûḥ. Ce caractère signifie, « Il a les sourcils noirs. » Je ne trouve rien dans nos autres listes qui y réponde. L’isolement de cet attribut pourrait nous engager à le retrancher, et même à croire qu’il n’a jamais fait partie de l’énumération primitive ; mais alors la liste du Lalita vistara deviendrait incomplète d’un attribut. J’aime mieux supposer qu’il se trouve dans nos autres listes, mais sous une forme différente. Ainsi on pourrait se fonder sur la ressemblance extérieure des mots asita et âyata, pour ramener ici le caractère suivant de nos trois autres listes, V66 âyatabhrûḥ, H64 âyatakrĭkatâ, D56 âyatabhamukatâ, ce qui signifie : « Il a les sourcils allongés, et la qualité d’avoir les sourcils allongés. » Je remarque en passant que, dans l’énoncé de la liste népâlaise, krĭkatâ est une pure faute typographique pour bhrûkatâ.

L’analyse que je viens de donner des cinq articles du Lalita vistara qui se rapportent aux sourcils d’un grand homme, ne ferait pas connaître complètement les idées des Buddhistes à cet égard, si je n’y joignais l’indication des énoncés qu’on trouve dans les autres listes. Ainsi le Vocabulaire pentaglotte, outre les nos 66 et 68 dont j’ai parlé sous les nos 62 et 63 du Lalita vistara, donne sous le no 67 çlakchṇabhrûḥ, qui signifie, « Il a les sourcils minces. » À ce caractère répond le no 53 de la liste singhalaise, saṇhabhamukatâ. « La qualité d’avoir des sourcils minces. » La liste du Népâl a de son côté, sous le no 65,