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§ 274. OR, δέ, verò, autem.

Le mot δέ sert encore pour exprimer notre conjonction or : πᾶς ἄνθρωπος ζῶον · πᾶν δὲ ζῶον θνητόν · πᾶς ἄρα ἄνθρωπος θνητός. tout homme est un animal ; or tout animal est mortel ; donc tout homme est mortel.

§ 275. DONC, ἄρα, ergò, igitur.

L’exemple précédent fait voir en même temps la valeur de la conjonction ἄρα. Elle sert à conclure un raisonnement, à en déduire une conséquence. Il faut ranger dans cette classe οὖν, donc ; τοίνυν, aussi, itaque ; οὐκοῦν (l’accent sur οῦν), igitur ; οὔκουν (l’accent sur οὔκ), non igitur ; γοῦν, μὲν οὖν, τοιγαροῦν, τοιγάρτοι, or donc, c’est pourquoi ; et autres de la même nature.

§ 276. CAR, γάρ, nam, enim.

La conjonction γάρ sert 1° à rendre raison d’une proposition antécédente : μηδενὶ συμφορὰν ὀνειδίσῃς · κοινὴ γὰρ ἡ τύχη, καὶ τὸ μέλλον ἀόρατον, Isoc. : ne reprochez à personne son malheur, car les chances du sort sont communes, et l’avenir est invisible ;

2° à expliquer une chose annoncée dans la proposition précédente par un adjectif démonstratif : ἐποίει τάδε πρὸς τοὺς ἐπιτηδείους · τὰ μὲν γὰρ ἀναγκαῖα συνεϐούλευε πράττειν, etc. ; Xén. : voici ce qu’il faisait à l’égard de ses amis ; il leur conseillait de faire les choses nécessaires, etc. γάρ ne sert ici qu’à rappeler le τάδε qui précède. Il répond au latin scilicet, nempe.

Employé en ce sens, γάρ se traduit souvent par c’est que : τὸ δὲ μέγιστον ἐρῶ · διδασκάλους γὰρ ζητητέον τοῖς τέκνοις, οἳ τοῖς τρόποις εἰσὶν ἀνεπίληπτοι, Plut. : mais je vais dire ce qu’il y a de plus important ; c’est qu’il faut chercher à ses enfants des maîtres irréprochables dans leurs mœurs.

En interrogation, γάρ se rend par est-ce que : ἔτι γὰρ σὺ ἀναπεμπάζῃ τὸν ὄνειρον ; Luc. : est-ce que tu te retraces encore ce songe ?