Page:Burnouf - Méthode pour étudier la langue latine, 1843.djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

équivaut à qui appellatus es ; voilà pourquoi primus, apposition de l’attribut, est au nominatif.

Le vocatif est rarement le premier mot d’une phrase.


§ 305. DU GÉNITIF.

D’après ce que nous avons dit § 199, le génitif sert à déterminer et à compléter le sens du nom substantif auquel il se rapporte[1]. Le génitif suppose donc en général un substantif qui le régisse et dont il soit le complément. Lorsque ce substantif n’est pas exprimé, il est sous-entendu, ou renfermé implicitement dans un autre mot.

§ 306. Génitif exprimant la possession.

L’idée de possession, de propriété, d’appartenance, est souvent exprimée en latin par le verbe esse, construit avec un génitif qui sert d’attribut à la proposition. Ce cas est régi par l’idée elle-même d’appartenance, ou par le mot res sous-entendu : Tota Syria Macedonum erat, Q. C. (toute la Syrie appartenait aux Macédoniens) ; res Macedonum.

Divitias sine divitum esse ; tu, virtutem præfer divitiis, Cic. (laisse aux riches leurs trésors ; toi, préfère la vertu aux richesses) ; rem divitum.

Rem. Ce rapport est souvent marqué en français par être a : Omnia, præter Capitolium et arcem, hostium erant, T. L. (tout, hormis le Capitole et la citadelle, était aux ennemis).

Au lieu du génitif des pronoms personnels, on emploie l’adjectif possessif : « Ce livre est à moi (est mien) » Hic liber est meus.

§ 307. A l’idée d’appartenance, se rattachent les manières de parler suivantes, où l’on peut sous-entendre proprium :

Cujusvis hominis est errare ; nullius, nisi insipientis, in errore perseverare, Cic. (tout homme peut se tromper ; il n’appartient qu’à l’insensé de persévérer dans son erreur) ; cujusvis hominis proprium.

In tranquillo tempestatem adversam optare dementis est, Cic. (c’est une folie, c’est le propre d’un fou, de désirer la tempête au milieu du calme).

Rem. 1. La locution française il est de correspond exacte-

  1. Il unit tellement ces deux termes, que leur ensemble ne forme plus qu’une seule idée, comme ferait un mot composé. Comparez statio solis et solstitium, ruris colonus et ruricola, consultum senatūs, et senatusconsultum.