Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/19

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aussi de morbifiques ; nous en voyons un exemple frappant chez les chevaux des contrées basses et humides qui sont toujours atteints de la fluxion périodique, et chez les bœufs des steppes de la Russie qui ont le typhus ; ces maladies sont inhérentes aux animaux de ces pays, elles font partie intégrante de leur organisme et ne se développent ou disparaissent quo sous l’influence de l’émigration.

Ces espèces apportent la maladie en venant au monde, ou bien sa prédisposition à la contracter. Or, qui nous empêche d’appliquer ces propriétés aux animaux des contrées où règne le charbon d’une manière permanente ? Cette maladie serait à l’état latent chez eux, et ne se développerait que sous l’influence d’agents excitateurs, tels que les travaux excessifs ou le passage de la stabulation hibernale au pacage en plein air ; l’influence exercée par ces deux dernières causes serait analogue à celle de l’émigration, puisque les animaux sont obligés de se faire à ce nouveau mode d’existence.

En raisonnant ainsi, nous serions forcés d’admettre pour facteurs génériques du charbon, le climat, l’alimentation, la composition du sol et même l’hérédité, mais cette dernière comme prédisposante seulement ; et nous pourrions déduire son traitement en détruisant ou affaiblissant leur mode d’action.

Voyons comment on pourrait à peu près détruire cette influence en Beauce. Le terrain est argilo-calcaire, on devrait opérer des défoncements, mélanger au sol du sable en assez grande quantité, et construire des canaux d’irrigation. La nourriture se compose de fourrages très riches en principes protéiques, il faudrait la changer complètement : donner des aliments aqueux pour ne pas prédisposer le animaux à la pléthore, mais on n’y parviendra que par la transformation du sol.