Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/25

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On a vu des accès se montrer cinq, six fois dans l’espace de vingt-quatre heures, et ce n’est que deux ou trois jours après que l’on peut considérer l’animal guéri, s’ils ne reviennent plus.

Chez le cheval, les animaux sont tristes, faibles, ils restent debout ou couchés, ou bien encore acculés sur leurs membres postérieurs. Des coliques intenses peuvent survenir, ils se regardent alors le flanc et se le mordent ; quelquefois aussi ils cherchent à ruer ou à mordre les objets ou les personnes qui les entourent. Les muscles de l’encolure, du grasset et des membres se contractent violemment et d’une manière intermittente, comme dans les affections du système nerveux. L’œil est hagard, la conjonctive prend une teinte jaunâtre assez intense, les battements du cœur sont forts et si tumultueux qu’il est impossible de bien saisir leur rythme ; des déjections séro-sanguinolentes se font par l’anus. Quant aux caractères fournis par les appareils circulatoires et respiratoires, nous ne les indiquerons pas, ils sont les mêmes que chez le bœuf. Quoique ces symptômes soient bien violents, il est rare que l’animal meure tout d’un coup, ce n’est d’ordinaire qu’au milieu du calme le plus parfait qu’il succombe.

La scène morbide se prolonge pendant vingt-quatre, quarante-huit heures et même pendant trois jours, au dire de quelques vétérinaires. Mais si nous envisageons la marche de l’affection dans les épizooties et les enzooties, il n’en est plus de même ; l’animal meurt alors au bout de dix, quinze heures, ou bien encore il semble frappé par la foudre. On a fait la remarque suivante : Ce sont les sujets jeunes et vigoureux qui résistent le moins, les sujets maigres et débiles résistent davantage Lafosse nous dit aussi, que la maladie est d’autant moins intense que les accès sont de plus longue durée.