Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce savant auteur a basé sa théorie sur les lésions observées dans le sang : examiné au microscope, le liquide circulatoire des animaux charbonneux renferme des corps étrangers appelés bactéries, bactéridies, bâtonnets par M. Davaine, Delafond et plusieurs auteurs allemands. Cependant il existe une dissidence entre ces messieurs : les uns, croient qu’on a à faire à des corps inertes, les autres à des corps vivants ; cette question de vitalité ou d’inertie n’empêche pas que leur présence constatée dans le sang fait développer la maladie par inoculation ; tandis qu’on voit le contraire se produire s’ils n’y sont pas. Or, qu’arriverait-il dans les deux cas ? c’est que, s’ils sont vivants, c’est réellement l’agent morbifique lui-même, ou bien ils agissent comme propagateurs. Les faits examinés, M. Lafosse a été conduit à l’hypothèse suivante : La maladie serait due à un être organisé, qui pénétrant dans l’économie par les voies digestives, serait absorbé, et se conduirait à la manière des parasites, il se reproduirait comme ces derniers, et, rejeté au-dehors, il irait exercer ses ravages sur d’autres animaux. Cette opinion est pleinement justifiée par la présence des bactéries qui se trouvent dans le liquide circulatoire.

Cependant on pourrait bien objecter que ces corpuscules sont le produit de la putréfaction sanguine, ou plutôt de la fermentation qu’aurait subi le liquide circulatoire, comme nous voyons la formation des vibrions dans un bocal contenant des matières fermentescibles. Mais pour justifier cette dernière opinion, il nous faudrait admettre la génération spontanée, et il est bien plus naturel de croire à l’existence d’un être organisé, ingéré avec les aliments, qui leur aurait donné naissance. Nous nous rangeons complètement du côté de cette opinion, mais je crois qu’il nous est permis de faire la supposition suivante :