Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/193

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D’une folle délicatesse.
La fièvre renverse l’esprit,
Oste la force et l’appétit ;
Empoisonne le cœur, fait cent métamorphoses :
L’amour, fût-ce le plus petit,
Avec excès cause les mêmes choses.
Est-il rien de si foux que deux jeunes amants ?
Enfin, on voit, plus on y pense,
Que la fièvre et l’amour, tous deux maux fort méchants,
Ont une grande ressemblance ;
Toute la seule différence,
C’est que la fièvre a des moments heureux.
Où l’esprit en repos se sent dégagé d’elle ;
Mais ceux à qui l’amour a tourné la cervelle,
C’est sans retour, plus de raison pour eux !
Ainsi donc, ma chère Amarante,
J’aime mieux sentir le courroux
De la fièvre qui me tourmente,
Fût-elle encor plus violente,
Que les feux importuns de l’amour le plus doux.


RONDEAUX.

A UNE JEUNE DEMOISELLE.


C’est grand hazard que trouver un amant
D’esprit poly, de corps gent et charmant,
Qui n’aille point de ruelle en ruelle
Faire serment de constance éternelle.
Et protester partout également.