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Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/124

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En leur ouvrage parfaict,
Si bien que sa plume a faict
Quand soy-mesme elle s’est peinte ?

Mille, non un argument,
Si mille aucun en demande :
Monstrent qu’ores pleinement
La royne est heureuse et grande.

D’une infinité de sainctz
Ta saincte ame est toute ceincte ;
Et sainctement tu te ceinctz
D’une aultre infinité saincte.


SONNET.

À LA MÉMOIRE DE LA REINE DE NAVARRE[1].


Que dirois-tu, ô heureuse Minerve,
Si du hault ciel tu descendois pour voir,
De ces trois seurs[2] le tant divin sçavoir
Par qui l’honneur de ton loz se conserve ?

L’une meintient que tu as rendu serve
La chair, afin que l’esprit peût prévoir
Par vive foy le but de son debvoir
Et les grans biens que Dieu aux siens réserve.

  1. Marguerite de Valois, duchesse de Berry, femme d’Henri IV.
  2. Ces sœurs sont trois dames anglaises qui ont fait cent distiques en
    latin, en grec et en italien sur la mort de la reine de Navarre.