Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/213

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Que force gens passent pour bien écrire,
Et qu’en public brille tout leur bien dire,
Je le croy bien :
Mais qu’au labeur d’autruy bien souvent ils ne doivent
La gloire et le profit que leurs vers en reçoivent,
Je n’en croy rien.




MADAME DE CRILLON.


vers adressés par madame de crillon à son mari,
le jour de l’an.


Tircis, le jour qui nous éclaire
Aux dons fut toujours destiné ;
Mais quel don pourrai-je vous faire,
Puisque je vous ai tout donné ?

En vain je cherche par moi-même
À vous faire un présent de prix.
Que peut-il rester, quand on aime ?
J’avois un cœur, vous l’avez pris.

Vous le conserverez sans peine ;
Ce cœur fera bien son devoir :
Vous le donner, en fait d’étrenne,
C’est moins donner que recevoir.