Et des peuples soumis par son juste courroux ;
Donnez quelque relâche aux chants de la victoire,
Pour nous dire les soins qu’il prend de votre gloire,
Et ce que son grand cœur vient de faire pour vous.
Quelle gloire en effet, Muses, vous est offerte !
Si l’on vit autrefois vos temples abattus,
Louis a pour jamais réparé cette perte ;
Il vous aime, ne craignez plus.
Sur les débris de l’ignorance,
Elevant les beaux-arts, les vertus, la science,
Il va rendre partout votre culte immortel ;
Il vous met à l’abri de sa propre couronne,
Son sceptre vous protège, et sa bonté vous donne
Pour temple son palais, son trône pour autel.
Ce nouvel Apollon l’emporte
Sur celui de l’antiquité.
Lui seul, de tous les dieux l’image vive et forte,
En fait voir aux mortels toute la majesté.
Il règle comme Mars le destin de la guerre ;
Comme Hercule il combat les monstres de la terre ;
Leur fureur devant lui demeure sans effet ;
Et si par ses fameux oracles,
Le premier Apollon prédisoit les miracles,
Celui de notre tems les fait
Marquez à ce héros votre reconnoissance.
Quand la valeur l’engagea cent nobles projets,
Il partage sa vigilance
Entre vous, l’univers et ses heureux sujets,
Le ciel étant toujours propice
Aux desseins glorieux que forme sa justice,