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CHEFS-D’ŒUVRE POÉTIQUES

MADAME DE LIENCOURT.


Cette dame, qu’il ne faut pas confondre avec la duchesse de Liancourt (Jeanne de Schomberg), ne nous est connue que par un quatrain de M. Guyonnet de Vertron, auteur de la Nouvelle Pandore, et par les trois pièces de vers suivantes, qui se trouvent dans le Parnasse des dames, 1773.


LA FUITE INUTILE.


En quel état me trouvai-je réduite,
Pour obéir à mon devoir ?
Je fuis Tircis ; mais que me sert ma fuite,
Qu’à m’ôter seulement le plaisir de le voir ?

Que me sert-il de ne le pas entendre ?
Je devine tous ses discours ;
Et mon cœur me redit mille fois tous les jours,
Ce qu’une fois il m’auroit dit de tendre.

Je m’imagine à tous moments
L’entendre m’exprimer ses plus doux sentiments ;
Et peut-être, hélas ! qu’à ma honte,
Quand de son entretien j’évite les appas,
Je m’engage à lui tenir compte
De cent mille douceurs qu’il ne me diroit pas.