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CHEFS-D’ŒUVRE POÉTIQUES


Chère Adèle, entends mes soupirs,
C’est ici que l’Amour t’appelle ;
Cesse de craindre mes désirs,
Je n’en ai qu’un : sois-moi fidelle.
Mes yeux, troublés par la douleur,
N’auront qu’une triste éloquence ;
Viens, l’ombre d’un saule pleureur
Est propice à ton innocence.

Je ne veux que presser ton cœur
De ma main timide et tremblante ;
S’il palpite,.... du vrai bonheur
J’aurai donc la preuve touchante.
Le saule alors doit s’agiter,
Je pourrois craindre mon ivresse....
Hélas ! il faudra te quitter,
Pour mieux te prouver ma tendresse.


L’HONNEUR EN DANGER.

ROMANCE DU VIEUX TEMPS.


Ne suis qu’une pauvre bergère,
N’ai d’autre bien que mes fuseaux ;
Mon lit est un peu de fougère,
Ma cabane, un toit de roseaux.
Chevalier du plus haut parage
Vient pourtant me prier d’amour ;
Mais honneur dit : Si tu n’es sage,
Triste regret aura son tour.