Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/38

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Marie naquit en France, comme l’indique son nom ; mais elle a laissé ignorer dans quelle province elle avait reçu le jour et les raisons qui l’avaient déterminée à passer en Angleterre, où elle a composé tous ses ouvrages. Il y a cependant tout lieu de croire que Marie était née dans la Normandie. On voit par les notes jointes aux Œuvres de Clotilde de Surville, publiées en 1826 par MM. Charles Nodier et de Roujoux, que M. de Surville a fixé (on ne sait d’après quels documents) la naissance de Marie de France en 1200, et sa mort en 1268. Il est à regretter que les écrits de cette femme célèbre n’aient jeté aucune clarté sur sa vie privée, sur le nom et sur le rang de sa famille.

Les premières productions de Marie sont une collection de lais en vers français qui renferment plusieurs histoires ou aventures galantes arrivées à de vaillants chevaliers. Ces lais, qui sont au nombre de quatorze, se trouvent avec la traduction en prose dans le premier volume du recueil des poésies de Marie de France, publié en 1820 par B. de Roquefort ; nous nous bornons à rapporter le prologue qui les précède.

Les fables de Marie, au nombre de cent trois, composées avec cet esprit qui pénètre les secrets du cœur humain, se font remarquer surtout par une raison supérieure, par un esprit simple et naïf dans le récit, et par une justesse fine et délicate dans la morale et les réflexions. On y retrouve cette simplicité de style particulière à nos romans anciens, et qui fait douter si La Fontaine n’a pas plutôt imité notre auteur que les fabulistes d’Athènes et de Rome.

La dernière production de Marie de France est le conte du Purgatoire de Saint-Patrice, traduit du latin