Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/56

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Plourez, Berry, et plourez tuit sy hoir !
Car cause avez, mort la vous a ouverte !
Duc d’Orléans, moult vous en doit chaloir ;
Car par son scens mainte faulte est couverte !
Duc des Bretons, plourez ; car je suis certe
Qu’affaire arez de luy en vo jeune aage !
Plourez, Flamens, son noble seignourage ;
Tout noble sanc, allez vous adoullant !
Plourez, ses gens ; car joye vous eslongne,
Dont vous direz souvent en vous doullant :
« Affaire eussions du bon duc de Bourgongne. »

Plourez, royne, et ayez le cuer noir
Pour cil par qui feustes au trosne offerte !
Plourez, dames, sans en joye manoir !
France, plourez ; d’un pillier es déserte,
Dont tu reçoys eschec à descouverte !
Gar toy du mat, quant mort par son oultrage
Tel chevalier t’a toulu, c’est dommaige !
Plourez, pueple commun, sanz estre lent ;
Car moult perdez, et chascun le tesmoingne,
Dont vous direz souvent mate et relent :
« Affaire eussions du bon duc de Bourgongne. »


REGRETS SUR LA MORT DE SON PÈRE,

RONDEAU.


Com turtre sui sanz per, toute seulète,
Et com brebis sanz pastour esgarée ;
Car par la mort fut jadis séparée
De mon doulz per, qu’à toute heure regraitte.