Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Faiz, amy, comme luy, l’heur d’une tendre espouse,
Ainz, tant que luy, ne la fasses languir !…

Te parle et ne m’entends… eh ! que dis-je, insensée !
Plus n’oyroit-il, quand fust moult éveillé ?…
Povre cher enfançon ! deiz filz de ta pensée
L’eschevelet n’est encor débroillé.

Tretouz avons esté, comme ez toy dans ceste heure ;
Triste rayzon que trop tost n’adviendra !
En la paiz dont jouis, s’est possible, ah ! demeure !
A teiz beaux jours mesme il m’en souviendra.


HYMNE POUR LA FÊTE DES INNOCENTS.


Quels sons plainctifs ! quels cris funèbres !
Rama, teiz échos font ouïr
Soict quand le jour viengt t’esblouir,
Ou qu’aille, au soir, dans leiz ténèbres
S’esvanouir ?

C’est ugne femme doulce et tendre
Qu’entour de fresles ossementz
Parmi l’horreur deiz monumentz
Gesmit, hélas !… et nul d’entendre
A seiz tormentz.

Mère sensible et désolée
Sur seiz lilz dans seiz bras tollus,
Rachel fond en plours superflus,
Et ne veult estre consolée…..
Ils ne sont plus.