Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/67

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RONDEL A MIEN ESPOULX.


Sources d’amour ! comme avant prime aurore
D’ung tendre hymen qu’appella mainct souspir,
Quoy ! voz torrentz coulent à pleine amphore !
Arrestez-vous : layssez-donc s’assoupir,
Ung seul moment, brayzier qui me dévore.
 
Entre leiz bras du mortel que j’adore,
La volupté devance le dézir…
Jaillent, d’où soict, qu’ung bayzer nous colore,
Sources d’amour.

Por m’espargner, tant plus que vous implore,
Tant plus me sens et brusler et transir :
Ah ! se debvez, dez l’aube prez d’esclore,
Me replonger en tels flotz de playzir,
Viens, doulz sommeil ! teiz pavotz sont encore
Sources d’amour.


TRIOLETS DU ROMAN DU CHASTEL D’AMOUR.


Tant au loing du roy de mon cœur,
C’est trop, hélaz ! languir seulette !
N’ay plus ny parler ni couleur,
Tant au loing du roy de mon cœur !
N’ha donq pitié de ma langueur
Luy qui n’oyoit que sa poulette ?
Tant au loing du roy de mon cœur
C’est trop, hélaz ! rester seulette !