Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/75

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Que l’on fait la vie mortelle ;
S’esjouyr en mélancolie,
Et tourment dont la chair se deult,
Aymer la mort comme la vie ;
Il ne fait pas le tour qui veult.


Voici des vers que la reine de Navarre adressa à Clément Marot, en répondant, pour Hélène de Tournon, à ce poète qui s’était plaint, dans une épigramme, du nombre de ses créanciers :


Si ceux à qui debvez comme vous dites,
Vous cognoissoient comme je vous cognois,
Quitte seriez des debtes que vous fîtes
Au temps passé, tant grandes que petites,
En leur payant un dixain toutefois,
Tel que le votr’, qui vault mieux mille fois
Que l’argent deu par vous en conscience :
Car estimer on peult l’argent au poix ;
Mais on ne peult (et j’en donne ma voix)
Assez priser votre belle science.


Voici le portrait de François Ier fait par sa sœur, Marguerite d’Angoulême, reine de Navarre :


« C’est luy que ciel et terre et mer contemple.
La terre a joye, le voyant revestu
D’une beaulté qui n’a point de semblable,
Au prix duquel tous beaulx sont un festu.
La mer devant son pouvoir redoutable
Doulce se rend cognoissant sa bonté ;
Le ciel s’abaisse, et, par amour dompté,