l’azote se dégage ; on retrouve un corps blanc, poreux, léger, friable, ayant même forme que l’os primitif et composé seulement des sels minéraux. Au contraire, en opérant à l’abri de l’air, la combustion est incomplète, le carbone ne brûle pas et il imprègne les matières minérales. Le corps obtenu est poreux, il a toujours la forme de l’os, mais il est noir. On le concasse en fragments qui constituent le noir animal ; il ne renferme guère que 10 p. 100 de son poids de carbone.
![Fig. 35. — Décoloration par le noir animal.](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2c/Le%C3%A7ons_%C3%A9l%C3%A9mentaires_de_chimie%2C_1897_-_Fig._35.png/250px-Le%C3%A7ons_%C3%A9l%C3%A9mentaires_de_chimie%2C_1897_-_Fig._35.png)
Les applications du noir animal sont dues au carbone qu’il contient. Il est surtout employé pour décolorer les jus sucrés de betterave et de canne à sucre. On peut mettre en évidence ce pouvoir décolorant en agitant avec du noir animal du vin ou de la teinture de tournesol ; la bouillie obtenue est jetée sur un filtre (fig. 35) qui laisse passer un liquide incolore. La matière colorante est absorbée mais elle n’est pas détruite ; ainsi décolorons la teinture alcoolique de fuchsine (couleur préparée avec les goudrons de houille), qui est d’un beau rouge, puis versons de l’alcool sur le noir animal qui a servi à la décolorer. L’alcool se colore en rouge en dissolvant de nouveau la fuchsine.