Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/118

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prier de le servir auprès de moi ? — Il n’y va point, Madame, répondit Manicamp ; c’est-à-dire qu’il y a été une fois ou deux, mais je vois déjà l’esprit du chevalier dans ce que vous me venez de

    et l’avoient en quelque façon menacé, sur le bruit que l’on veut arrester les rentes de l’Hostel-de-Ville et convertir cet argent in usus bellicos. Les trois rentiers se nomment de Bourges, Chenu et Celoron, et sont tous trois boni viri optimeque mihi noti. »

    En voilà bien assez pour Claude Cornuel et son frère Guillaume. L’aîné laissa donc une fille, madame Coulon, femme légère ; le cadet laissa Marion Legendre, sa belle-fille, et Marguerite Cornuel, sa fille ; sans compter sa femme, « sa garce », dit la Voix du Peuple au roy (dans le t. 5, p. 349, des mss. de Conrart). Cette voix du peuple, fortement enrouée, attache à son nom cette phrase : « Plus criminel que tous les hommes qui ont dévoré les peuples, élevé du centre de la terre à une richesse de deux millions d’or par un gouffre de concussions, corruptions et larcins publics et particuliers. »

    Madame Coulon reste à l’écart : on ne tient compte que des trois Cornuel, de Cléophile et de ses deux filles. (Dictionnaire des Prétieuses.)

    La Mesnardière, parlant de la mère, dit :

    Chez Cornuel, la dame accorte et fine,
    Où gens fascheux passent par l’estamine.

    On peut s’en douter, connoissant ces trois Caquet-bon-bec et leurs amis ou amies. Il y a, à la suite des Mémoires de Montpensier, un portrait de Margot Cornuel attribué à notre Vineuil. Ce portrait est lestement troussé. Margot étoit effectivement très liée avec madame d’Olonne en 1658 et 1659 (Montpensier, t. 3, p. 408). Quant à mademoiselle Legendre, la précieuse Cléodore (V. Colombey, Journée des Madrigaux, p. 34), elle venoit la deuxième pour l’esprit. La Gazette du Tendre lui donne l’épithète d’aymable (au chapitre de Grand service). Je ne vois pas pour quel motif l’auteur de la Journée des Madrigaux parle d’elle ainsi : « Cléodore demandoit si, parmy ces beaux esprits, il n’y en avoit pas un qui eût l’esprit satyrique qu’elle haïssoit. »

    La faveur dont mademoiselle Legendre jouit auprès de