Manicamp en jugeoit fort bien. Le chevalier avoit dit à la comtesse que le comte de Guiche étoit amoureux de madame d’Olonne ; qu’elle ne servoit que de prétexte, et mille autres choses de cette nature, qui lui parurent si vraisemblables, que, quoiqu’elle se défiât du chevalier
- Ordonnez-leur d’aller chez Cornuel,
- Chez Cornuel, la dame accorte et fine,
- Où gens fâcheux passent par l’étamine,
- Tant et si bien qu’après que criblés sont,
- Se trouve en eux cervelle s’ils en ont.
- Si pas n’en ont, on leur fait bien comprendre
- Que fats céans onc ne se doivent rendre ;
- Et six yeux fins, par s’entreregarder,
- Semblent leur dire : « Allez vous poignarder. »
- Cy gît qui de femme n’eut rien
- Que d’avoir donné la lumière
- À quelques enfants gens de bien,
- Et peu ressemblants à leur mère,
- Célimène, qui de ses jours,
- Comme le sage, et sans foiblesse,
- Acheva le tranquille cours.
- Dans ses mœurs que de politesse !
- Quel tour, quelle délicatesse,
- Éclatent dans tous ses discours !
- Ce sel tant vanté de la Grèce
- En faisoit l’assaisonnement,
- Et, malgré la froide vieillesse,
- Son esprit léger et charmant
- Eut de la brillante jeunesse
- Tout l’éclat et tout l’enjoûment.
- On vit chez elle incessamment
- Des plus honnêtes gens l’élite ;
« Ho ! Monsieur, lui répondit la bonne femme, qui se mouroit et qui mourut deux jours après, « que voilà un grand et bon mariage pour dans soixante ou quatre-vingts ans d’ici ! »
Dans le Nouveau Recueil des plus belles poésies (Paris, Loyson, 1654, in-12, p. 352), il y a une épître adressée à mademoiselle de Vandy (l’une de nos héroïnes) à propos de ses galants ; on y voit ces vers :
C’est la pièce de La Mesnardière. Voici l’épitaphe faite pour madame Cornuel :