Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/160

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que la princesse avoit espéré, et se contenta de dire à Péguilin[1] que son cousin étoit un ingrat et qu’il ne lui avoit jamais donné sujet de parler de lui comme il faisoit, et que tout le

    gorge. J’ai la jambe droite et le pied bien fait ; mes cheveux sont blonds et d’un beau cendré ; mon visage est long, le tour en est beau ; le nez grand et aquilin, la bouche ni grande ni petite, mais façonnée et d’une manière fort agréable ; les lèvres vermeilles, les dents point belles, mais pas horribles aussi ; mes yeux sont bleus, ni grands ni petits, mais brillants, doux et fiers comme ma mine. J’ai l’air haut sans l’avoir glorieux. »

    Sa statue, au Luxembourg, est loin d’être un chef-d’œuvre, mais elle ne la représente pas mal. Il y a à Versailles une dizaine de portraits d’elle : en bergère, en déesse, etc., et au naturel, qui ne lui nuisent pas tous.

    Mademoiselle est née le 29 mai 1627, et elle est morte le 5 mars 1693.

    À la suite de ses Mémoires on classe ordinairement divers écrits qui assurément ne sont pas d’elle, mais dont quelques uns ont vu le jour dans les réunions de son palais du Luxembourg. Ainsi :

    1. Relation de l’île imaginaire.—2. Histoire de la princesse de Paphlagonie.—3. Portraits.—4. Lettre à et de madame de Motteville.—5. Réflexions morales et chrétiennes sur le livre de l’Imitation de Jésus-Christ.—6. Un discours sur les béatitudes.

    Nous ne parlerons pas de l’ouvrage les Amours de M. de Lauzun (t. 3 de l’Hist. amoureuse des Gaules, édition de 1740).

    Somaize (t. 1, p. 56) la désigne sous le nom de la princesse Cassandane. Jean de la Forge l’a encensée sous le nom de Madonte. Vertron (Nouvelle Pandore, t. 1, p. 276) l’a louée également. Dans la satire des Vins de la cour, le vin de Mademoiselle est pétillant.

    Mademoiselle a eu, tant qu’elle a vécu, les sympathies des gens de lettres. Encore aujourd’hui sa renommée est restée debout. Le canon de la Bastille, qui a tué son mari, lui a conquis un certain retentissement de gloire.

  1. On a fait la vie de Lauzun. Elle ne seroit pas faite que les mémoires suffisent bien. Quel homme incompréhensible