Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/175

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    Leur sœur, Catherine-Henriette, duchesse d’Arpajon, est née en 1622 ; elle est morte le 11 mai 1701. Le duc d’Arpajon avoit été marié deux fois lorsqu’il l’épousa. Les Beuvron étoient parents des Matignon, dont on voit si souvent le nom à côté du leur.

    Puisque j’ai cité plus haut Somaize et dit le nom précieux de madame d’Arpajon, je puis bien demander à Somaize autre chose qu’un nom (t. 1, p. 71). Il répondra en sa faveur :

    « La plus noire médisance ne l’a jamais pu accuser que de trop de froideur, tant sa vertu est connue de tout le monde et tant l’on en est bien persuadé. Ce n’est pas qu’elle soit de ces femmes qui sont sages par force, car les charmes de son visage ont de quoy disputer avec ceux des plus belles. Elle écrit fort bien en prose et discerne admirablement les bons vers d’avec les mauvais. »

    Passons à Candale. Il n’étoit pas le premier de son nom. Le duc d’Epernon, son père, avoit eu deux frères : 1º le duc de Candale, 2º le cardinal de la Valette. Cet oncle avoit pris son nom d’un duché maternel. Il s’ensuit que, lorsque Tallemant impute à un Candale la création du petit Tancrède de Rohan, c’est à Candale I qu’il en veut.

    Madame de Saint-Loup (mademoiselle de La Roche-Posay), la Silénie des Précieuses (t. 2, p. 354), la première maîtresse de Candale, mériteroit certainement qu’on parle d’elle dans ces notes ; mais je me contenterai de renvoyer les lecteurs à Tallemant des Réaux. Il y a aussi Bartet, ce pauvre Bartet, dont je n’ai pas mené l’histoire jusqu’au bout. Les gens de cour n’en voulurent pas beaucoup à Candale, qui lui avoit joué le vilain tour que vous savez, parcequ’il étoit insolent et peu aimé (V. les Mém. de Conrart). Saint-Simon (t. 6, p. 121) raconte comment il trouva un asile auprès de Lyon chez les Villeroi. Le plaisant est qu’il poussa la vie jusqu’à 105 années complètes, n’étant mort qu’en 1707 et étant né en 1602. Il avoit été l’homme de Mazarin. M. Chéruel a indiqué les lettres très particulières qu’il lui écrivoit (Archives des aff. étrang., France, t. 154, pièce 107, etc.).

    J’emprunterai encore, au sujet de Candale, quelques lignes à Amelot de la Houssaye :

    « Le dernier duc de Candale prétendoit être prince, à cause que sa mère étoit fille bâtarde d’Henri IV ; mais toute la cour se moquoit de cette prétention, dont il ne recueillit que le sobriquet de Prince des Vandales.

    « Mademoiselle d’Epernon, sœur unique du duc de Candale,