Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/213

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avoit fait hautement avec mademoiselle de Pons[1] contre l’intention de la cour, et l’audace avec laquelle il avoit exigé de la reine qu’elle vît Jarzay, après la hardiesse que celui-ci avoit eue d’écrire à Sa Majesté une lettre d’amour, fit enfin résoudre le Cardinal de se délivrer de la tyrannie où il étoit, sous prétexte de venger le mépris qu’on faisoit à l’autorité royale. Il communiqua ce dessein à monsieur le duc d’Orléans, qui se souvenoit

    l’abbesse de Maubuisson, morte en 1664. Somaize a trouvé joli (t. 1, p. 187) de l’appeler Léonidas.

  1. Anne Poussart, fille de François Poussart, sieur de Fors (Faure) et marquis du Vigean, et d’Anne de Neubourg, dame d’honneur de la reine, puis de madame la Dauphine, épousa : 1. François d’Albret, sire de Pons, comte de Marennes ; 2. Armand-Jean du Plessis.

    Il ne faut pas la confondre avec Judith de Pons, fille de Jean-Jacques de Pons, marquis de La Caze, et de Charlotte de Parthenay, dame de Genouillé, qui fut l’une des maîtresses, l’une des victimes du duc de Guise (Motteville, t. 2, p. 202), qui étoit fille d’honneur de la reine-mère (Tallem. des Réaux, 2e édit., chap. 232) et qui mourut fille en 1688. Madame de Motteville dit qu’elle étoit « gloutonne de plaisirs ». Voyant que Guise ne se pressoit pas de se faire roi de Naples et de la faire reine (Mottev., t. 2, p. 348), elle se livra à Malicorne, son écuyer.

    Deux nièces éloignées du maréchal d’Albret ont aussi porté le nom de Pons. Mademoiselle de Pons l’aînée épousa le frère du maréchal (François-Amanieu), s’appela madame de Miossens, et mourut en 1714, sans enfants. Saint-Simon (chap. 22, t. 1, p. 367) dit qu’elle faisoit peur par la longueur de sa personne. La cadette, « belle comme le jour », fut mariée à un Sublet, qui devint d’Heudicourt, grand louvetier.

    Le roi avoit failli aimer cette seconde mademoiselle de Pons, qui s’y seroit prêtée et auroit peut-être prévenu La Vallière, si la reine-mère et le maréchal (1661) ne l’avoient fait enlever. Elle revint tard à la cour et déjà sans jeunesse : aussi se maria-t-elle avec joie. Vive, enjouée et badine, madame d’Heudicourt a paru aussi un peu folle.