Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/299

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ils se séparèrent les meilleurs amis du monde. Quelque temps après, celui-ci trouvant madame d’Olonne en visite, elle le tira en particulier pour lui faire des confidences de bagatelles. L’abbé aussi, ne sçachant que lui dire, lui conta l’éclaircissement du comte et de lui. « Je suis

    Vardes fut si vigoureusement aidé contre la famille par l’abbé Fouquet et Candale (Montp., t. 3, p. 76).

    Jarzay l’avoit soutenu dans l’intrigue qu’il eut avec madame de La Roche-Guyon. Veuf, il eut deux fois à refuser mademoiselle de La Vallière : on la lui offrit avant l’exaltation ; on la lui offrit encore après la chute. Il avoit eu Ninon. Madame de Vardes, morte jeune, avoit brillé à l’hôtel de Rambouillet (Walck., t. 1, p. 39).

    En 1650, Vardes est épris de madame de Lesdiguières (Retz, p. 206) ; en 1652, il combat dans le parti de la cour et a le poignet cassé à Etampes (Conrart, p. 74). Tallemant (ch. 355) dit qu’il touchoit une pension de 6,000 livres pour son beau dévoûment.

    De 1655 à 1678 (Daniel, t. 2, p. 312) il fut capitaine de la compagnie des Cent-Suisses. Ce gentilhomme, si poli au Palais-Royal et au Louvre, avoit quelque cruauté. Il fait couper le nez à Montandré, auteur d’un libelle écrit contre madame de Guébriant, sa sœur (Retz, p. 258) ; il se bat avec le duc de Saint-Simon pour un procès, et il est vaincu (Saint-Simon, 1, p. 50).

    La Gazette de France le montre, au mariage du roi, « lestement vestu, à la teste des Cent-Suisses, aussi en habits neufs passementez d’or, avec la toque de velours ondoyée de belles plumes, marchant, tambours battant, sous leur enseigne, semée de fleurs de lys d’or. »

    Sa faveur étoit grande alors. Il étoit beau (de la tête au moins) ; il se crut autorisé à courtiser madame de Conti. Conti l’y prend (Choisy, p. 627) et l’en dégoûte. Il étoit joueur et ami de Gourville (Mém. de Gourville, p. 529), à qui il raconta l’histoire de la lettre espagnole. Madame ne l’aimoit pas (Conrart, p. 279) ; il poussa le chevalier de Lorraine à l’aimer. Puis vint en effet cette malheureuse lettre espagnole, imaginée avec Guiche et madame la comtesse de Soissons, qui les perdit (Montp., t. 4, p. 43).

    « Le roi a fait mettre dans la Bastille M. de Vardes ; on