Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/366

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la Feuillade, et dix jours après voici la réponse que j’en reçus :

RÉPONSE

De la Feuillade à Bussy.

Vous avez fait votre devoir, mon cher, et je vais faire le mien. J’ai plus de confiance en vous que vous-même. Je vous prie donc de voir toujours madame de Monglas et de me servir auprès d’elle. Quand on est aussi délicat sur l’intérêt que vous me le paroissez, on est assurément incapable de le trahir ; mais quand le mérite de madame de Monglas vous auroit tellement aveuglé que vous ne seriez plus en état de vous en retirer, je vous excuserois volontiers sur les nécessités qu’il y a de l’aimer quand on la connoît parfaitement.

Avec cette lettre, il y en avoit encore une pour madame de Monglas. La voici :

LETTRE

De la Feuillade à madame de Monglas.

Je ne suis pas surpris, Madame, d’apprendre que mon ami vous aime ; je m’étonnerois bien plus qu’un honnête homme qui vous voit et qui vous parle tous les jours conservât son cœur auprès de tant de mérite. Il me mande qu’il ne vous veut plus voir de peur de succomber à l’inclination qu’il a pour vous, et moi je le prie de ne se pas retirer, sur l’assurance que j’ai qu’il aura plus de force qu’il ne pense, et