Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/390

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Sçavoir sur quoi il faut rompre avec sa maîtresse.

On pardonne l’étourderie,
On peut même oublier mainte coquetterie
(Quoique ce soient d’amour les vrais péchés mortels) ;
Mais l’infidélité, jamais on ne l’oublie,
Et, comme on est ami jusqu’aux autels,
On est amant jusqu’à la perfidie.

Sçavoir ce qu’on doit faire quand on s’aperçoit qu’on est moins aimé.

Vous dites qu’il se faut attendre
D’être moins aimé chaque jour,
Et que, pour voir affoiblir un amour,
On n’en doit pas être moins tendre.
Pour moi, je tiens que c’est abus,
Et conseille alors l’inconstance,
Ne trouvant point de différence
Entre aimer moins ou n’aimer plus.

Sçavoir s’il ne se faut rien pardonner en amour.

On seroit fort brutal de ne pardonner rien
Aux gens qu’on aime bien.
Au contraire, il est vraisemblable
Qu’après avoir été coupable
On sera désormais de faillir moins capable ;
Mais, Iris, quand on voit qu’on retombe toujours,
On doit compter alors sur de foibles amours,
Et, sur de telles conjectures,
On peut prendre d’autres mesures.