Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/407

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Le vous me paroît plus galant,
Mais je trouve le toi plus tendre.

Sçavoir s’il y a des rencontres où un amant doive hasarder sa réputation pour sa maîtresse.

Si quelque fantasque maîtresse,
Par caprice ou par vanité,
Vous vouloit obliger de faire une bassesse
Qui choquât votre honneur et votre probité,
Donnez-vous garde de la croire ;
Rompez plutôt, il en est temps,
Et sçachez que l’amour ne va qu’après la gloire
Dans le cœur des honnêtes gens.
Si pourtant l’aimable Sylvie
Avoit besoin de votre vie
Pour la tirer d’un mal, ou lui faire un grand bien,
Alors ne ménagez plus rien.

Sçavoir s’il y a des rencontres où une dame doive hasarder sa réputation pour son amant.

S’il falloit hasarder sa réputation
Pour ôter quelque impression
Qui d’un amant jaloux pourroit troubler la tête,
Il seroit mal d’avoir un moment hésité ;
Et ce seroit alors qu’il seroit fort honnête
De n’avoir point d’honnêteté.

Sçavoir si l’on peut vouloir mourir pour sauver la personne qu’on aime.

Iris, lorsque vous n’aimez pas,
Ne croyez point à ces paroles :
« Pour vous je courrois au trépas. »