Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/137

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Lui dit-il en propres paroles.
Prenez, dit-elle, deux pistoles
Et me laissez vivre en repos.
C’est parler for mal à propos.
Ha ! vous ne ferez point affaire,
Dit le sergent fort en colère.
Pour qui me prenez-vous ici ?
Pensez-vous échapper ainsi ?
Si je n’avois la retenue,
Vous iriez à pied par la rue ;
Mais c’est en chaise que l’on sort
Quand on en veut payer le port.
Tel est le destin de nos belles
Et d’autres qui sont avec elles :
Nicole, Claudine, Margot
Et Perrette ? et Jeanne au pied-bot,
Martine, la souffle-rôties,
Toutes servantes addenties,
Qui deçà, qui delà, font flus,
Mais elles ne reviennent plus.
Bon pied, bon-œil et bonne bête
Fait bien lors un coup de sa tête.
Comme on déniche des moineaux,
Ou comme l’on cuit des perdreaux,
Tout ainsi l’on prend Christoflette,
Poncette, Gilette, Nisette,
En sortant de leurs nids à rats ;
L’une échappe de l’embarras,
On la prend, on lui dit. C’est que[1]
Il faut venir au Fort l’Évêque,
Et de prises pour un matin
J’en compte cent, sans le fretin.

  1. Vers faux, tel dans le texte. — On en remarquera plusieurs autres.