Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/141

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Il enrage et jure morbieu,
Et maudit en soi la police.
De peur qu’il a de la justice ;
Mais il a beau se garder bien,
Jamais justice ne perd rien.
Dieu veuille qu’il s’amende
Et que jamais on ne le pende !
On en pend de bien plus hupés
Qu’un sexe pipeur a pipés.

Enfin nos pies dénichées,
De leur départ assez fachées,
De tous côtés d’un œil hagard.
Regardent le tiers et le quart.
Mais tiers ni quart, tel qu’il puisse être,
Ne fait semblant, de les connoître.
L’une soupire, l’autre rit ;
L’une soupire, une autre maudit ;
Quelque autre fait la grimace
D’un singe qui demande grâce ;
Une autre sans honte et sans front
Se moque d’honneur et d’affront.
La demoiselle et la marquise,
Mais marquise de bonne prise,
Ont le bec alors bien gelé,
Et le caquet mal affilé.
Elles n’ont point ici par voye,
Bruns ni blondins qui les cotoye.
Les sergens sont leurs quinolas[1]
Qui sont des meneurs par le bras,

  1. Au jeu de reversis, le quinola étoit le valet de cœur. Un valet de chambre ou autre homme gagé pour être meneur de dames, dit Furetière, porte le sobriquet de quinola : ce qu’on appelle écuyer chez les grands.