Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/157

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Si par quelque malheur nous resserrions la main.
Qu’on ne s’oppose plus avecque tant de peine
À ces commodités de la nature humaine ;
Qu’on finisse des soins pris si mal à propos ;
Que les femmes d’honneur puissent vivre en repos.
Aussi bien c’est en vain que le monde s’empresse ;
Chaque jour en produit une nouvelle espèce,
Et si l’on vouloit bien en purger tout Paris,
On verroit à louer quantité de maris.
Croyez-moi, c’est un sexe inconnu que le nôtre ;
Une femme de bien est faite comme une autre ;
L’honneur le plus brillant n’a que de faux appas,
Et souvent l’on paroît tout ce que l’on n’est pas.
Grande Reine, songez à votre chaste empire :
Dans ce triste séjour, sans vos soins, il expire ;
Mais si vous l’honorez de vos soins, désormais
Votre peuple galant ne finira jamais.